- usurpation
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• 1374; lat. usurpatio♦ Action d'usurper; son résultat. ⇒ 1. appropriation.♢ Dr. Usurpation de pouvoir, commise par un agent administratif qui empiète sur le domaine réservé aux autorités judiciaires. Usurpation de fonctions. Usurpation de titre professionnel.usurpationn. f. Action d'usurper; son résultat.⇒USURPATION, subst. fém.Action d'usurper; résultat de cette action. Synon. appropriation. Usurpation d'identité, de nom, de titre; délit d'usurpation de pouvoir, de fonctions. C'était une grave atteinte à la propriété, une usurpation qui devait alarmer tous les propriétaires de France (Monopole et impôt sel, 1833, p. 22). En effet, même du simple point de vue de la légalité, la distinction entre le gouvernement de fait et le gouvernement d'usurpation se fait par la distinction entre l'autorité généralement reconnue et obéie et l'autorité contestée et combattue (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 279).— P. méton. Comportement de quelqu'un qui s'attribue une chose à laquelle il ne peut prétendre. Ma mère, quand un valet de chambre s'émancipait, disait une fois « vous » et glissait insensiblement à ne plus me parler à la troisième personne, avait de ces usurpations le même mécontentement qui éclate dans les Mémoires de Saint-Simon (PROUST, Sodome, 1922, p. 1027).— Au fig. Usurpation sur. Empiétement sur. La prédominance de la couleur aux dépens du dessin serait une usurpation du relatif sur l'absolu, de l'apparence passagère sur la forme permanente, de l'impression physique sur l'empire des âmes (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 573).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1694 et dep. 1740. Étymol. et Hist. 1374 (J. GOULAIN, Trad. du Ration. de G. Durant, B. N. 437, f° 336 r° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. jur. usurpatio, -onis, Ier s. ds OLD, class. « usage, emploi », formé sur le supin usurpatum de usurpare « usurper ». Fréq. abs. littér.:267. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 946, b) 238; XXe s.: a) 84, b) 148. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 440. — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p. 315.
usurpation [yzyʀpɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1374; lat. usurpatio, même sens (à basse époque), du supin de usurpare. → Usurper.❖1 Action d'usurper; son résultat. ⇒ Appropriation. || L'usurpation de qqch. par qqn. || Usurpation du pouvoir souverain. ⇒ Tyrannie. || « Voilà le commencement et l'image (cit. 38) de l'usurpation de toute la terre ».♦ (1936). Dr. || Usurpation de pouvoir. || Usurpation d'état civil commise par un agent administratif qui empiète sur le domaine réservé aux autorités judiciaires (→ Immiscer, cit. 1). || Usurpation de fonctions : délit commis par une personne qui s'immisce dans des fonctions publiques, civiles ou militaires, ou qui fait sans titre les actes de ces fonctions. || Usurpation de nom (⇒ Supposition), de titre, d'uniforme, de décoration… || Usurpation de titre professionnel.♦ Archéol. || Usurpation de statues : appropriation par un souverain des œuvres de ses prédécesseurs, par le maquillage des inscriptions (notamment dans l'ancienne Égypte).2 Usurpation sur… : empiètement sur… — Fig. || « Le mal est le plus souvent un effet de la faiblesse, une usurpation de la partie mauvaise sur la bonne » (Suarès).0 (…) et ce qu'ils voulaient renverser en renversant la royauté en France, nous l'avons expliqué, c'était l'usurpation de l'homme sur l'homme et du privilège sur le droit dans l'univers entier.Hugo, les Misérables, V, I, XX.
Encyclopédie Universelle. 2012.